En 2017, le gaz et le charbon sont venus au secours de l’électricité française… mais pas du climat

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Ludovic Dupin,

En raison d’une faible disponibilité du parc nucléaire et des stocks hydrologiques historiquement bas, le système électrique a dû recourir massivement aux énergies fossiles pour répondre à la demande en 2017. Si le mix hexagonal reste l’un des moins carboné d’Europe, le secteur électrique a quand même vu ses émissions de CO2 s’envoler de 20 %, à 27,9 millions de tonnes de CO2.

La centrale électrique EDF de Cordemais compte deux unités fioul et deux unités charbon.
@EDF


La France a beau avoir acté la mise à l’arrêt de ses quatre centrales à charbon d’ici 2022 et EDF avoir annoncé l’anticipation de la fermeture de ses dernières centrales au fioul, les énergies fossiles n’avaient pas tenu un rôle si important dans le mix électrique français depuis de nombreuses années. C’est le triste constat que dresse le Réseau de Transport électrique (RTE) dans son bilan 2017.
Ainsi, l’année passée, les énergies fossiles ont occupé la deuxième place du mix électrique tricolore, une place habituellement dévolue à l’hydraulique. Gaz, fioul et charbon ont produit pour 54,4 TWh (sur 529,4 TWh au total), soit une hausse de 20 %. La production fossile a représenté 10,3 % du mix électrique français, dont 7,7 % pour le gaz, 1,8% pour le charbon et 0,7 % pour le fioul.


Mix électrique français en 2017 (Source : RTE)

Cette place inhabituelle prise par les énergies fossiles dans le mix français est due à une défaillance relative de ses deux piliers traditionnels : le nucléaire et l'hydraulique. L'atome reste le premier contributeur du système électrique, mais sa part a encore légèrement reculé en 2017. "Elle s’élevant à 71,6 % de la production électrique nationale, contre 72,3% en 2016 et 76,3% en 2015", rapporte RTE. C'est la production la plus faible depuis 1999.

L’année passée, le parc de 58 réacteurs a été partiellement arrêté en raison d’injonctions de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). EDF a dû vérifier une partie de ses équipements suite aux anomalies découvertes dans la production Areva (désormais Framatome) du Creusot. Par ailleurs, sur demande de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), EDF a également été obligé de stopper un mois les quatre réacteurs du Tricastin en raison d’une demande de renforcement de la digue du canal de Donzère-Mondragon.

Des émissions de CO2 en hausse
L’hydraulique est habituellement le deuxième contributeur au mix électrique français en fournissant 14 à 15 % de l'électricité. Mais en 2017, sa part s’est réduite à 10,1 %. La production hydroélectrique (53,6 TWh en 2017) a reculé de plus de 16 % l’année passée, en raison des précipitations moins fortes qu’en 2016. RTE parle même d’un "volume annuel (de précipitations) parmi les plus bas jamais enregistré".

La production éolienne est en forte hausse de 14,8 % par rapport à 2016. Elle a couvert 5 % de la consommation française en 2017 contre 4 % en 2016. La production solaire a cru de 9,2 %, pour couvrir environ 2 % de la demande contre 1,8 % en 2016.

En conséquence, et pour la troisième année consécutive, les émissions de CO2 du secteur électrique repartent à la hausse. Elles ont augmenté de 20,5 % en un an. En 2017, la France a également constaté à une augmentation de ses émissions de CO2 dans le secteur automobile en raison du rééquilibrage du parc du diesel vers l’essence. Or cette dernière motorisation est plus émettrice.

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