Franche-Comté : où sont les investisseurs Français ?

Eoliennes Sud Revermont
février 25, 2018

Commentaire : qu'en pense M.Macron de ce business éolien étranger, lui qui il y a encore quelques jours fustigeait le RACHAT des terres agricoles en France par des investisseurs chinois pour les... CULTIVER, devant un parterre de 1000 Jeunes agriculteurs  (JA) conviés à l' Élysée?


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On est gérés par des fonds de pension étrangers !
Les investisseurs français, on les cherche, et c’est dommage, dit cette info institutionnelle extraite d’un Powerpoint réalisé sous l’égide de l’association « Vent du Grimont », créée en 2011 pour stimuler l’investissement des citoyens dans le projet de parc éolien de Chamole (Intervent).

 
Source : vent du Grimont



C’est une manière de reconnaître aussi, officiellement, que les éoliennes sont, comme le Collectif ne cesse de le répéter, un business, avec ses fonds de pension qui n’en ont rien à faire du Jura ni de ses habitants, et qui ne visent que le profit maximal. Vous croyez que ces gens-là ont à coeur d’entretenir le patrimoine local et de ne pas laisser une friche industrielle dans 25 ans ? Ils se contenteront de provisionner pour cela le minimum légal requis par la loi : 50 000 euros. 50 000 euros pour dépolluer un site industriel ? Quant on sait que construire le moindre rond-point coûte 150 000 euros…
On comprend alors mieux la suite logique : en 2018, quand des communes sont approchées, la CNR peut jouer sur la corde du patriotisme financier.

Un investisseur dans le Sud-Revermont : la CNR, Compagnie Nationale du Rhône.
La CNR attaque donc sur la zone de Lons-le-Saunier depuis janvier 2018. CNR comme Rhône. Oui, le fleuve. « Producteur historique d’hydroélectricité sur le Rhône, CNR a fait le choix stratégique de se diversifier dans les énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque). CNR a mis en service ses premiers parcs éoliens, en 2006, à Fos-sur-mer (Bouches-du-Rhône), puis Beaucaire (Gard). Aujourd’hui CNR dispose de 42 parcs éoliens. Ils totalisent une puissance installée de 520 MW », dit le dossier de presse de la CNR.
CNR se développe par la construction, mais aussi l’achat de parcs éoliens déjà construits, comme ce dernier, le parc éolien de Domart-en-Ponthieu (80). Ce 40ème parc, composé de 6 éoliennes de 2 MW chacune, a été mis en service fin novembre 2017.
L’éolien, c’est donc un grand Monopoly, où se vendent et se revendent les parcs – tant qu’ils sont tout neufs, et bénéficiaires du rachat pendant 15 ans de l’électricité produite par Enedis, au prix fort (2 à 2,5 fois le prix de l’électricité).

On n’a pas trouvé de transaction, sur le net, de vieux parcs. Mais évidemment, les parcs historiques ont été construits dans les zones ventées, donc rentables. Visiblement, quand ils atteignent la limite d’âge, on démonte les éoliennes pour les remplacer (voir le post Facebook ici) par d’autres plus grandes et plus puissantes. C’est seulement depuis quelques années que sont colonisés des secteurs peu ventés comme le nôtre, et c’est dans 15 ans qu’ils vont poser un sérieux problème de ratio coût d’entretien / MW fourni.

Il semblerait que CNR avance à marche forcée : en septembre 2016, la société fêtait ses 400 MW produits; un an et demi plus tard, elle en est à 520 MW, et elle ambitionne, pour 2020, les 1000 MW installés (éolien +solaire).

Et la CNR met très volontiers en avant le fait qu’elle est une entreprise au capital majoritairement public (Caisse des dépôts et collectivités locales), quoique cette « majorité » ne tienne qu’à un 0,3%, le reste appartenant au groupe Suez. Deuxième actionnaire, donc, la Caisse des dépôts détient 33,2 % du capital. Les collectivités locales (régions Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur ainsi que les départements des Bouches-du-Rhône et de la Haute-Savoie) en totalisent 16,83 %.
Les bénéfices sont répartis entre GDF Suez, la Caisse des Dépôts et les collectivités territoriales.

Sur les chantiers ?
Oui, pour une petite moitié de leur volume d’affaires, mais 60% est quand même assuré par des entreprises à l’international.

 
Source : Vent du Grimont, association créée en 2011 pour stimuler l’investissement participatif sur le site de Chamole (Jura, 39). 

On est en sécurité avec la CNR ? Bon, alors, on est tranquilles, c’est un bon père de famille qui investit chez nous ? Et bien, oui, mais pour combien de temps ? Dans ce Monopoly géant, notre bon père de famille a un avantage : il peut céder son exploitation à un autre exploitant en cours de route. Nous, non, d’ailleurs. On ne peut pas mettre la CNR, ou son remplaçant chinois par exemple, dehors. C’est un bail à sens unique : le locataire peut se barrer, mais le propriétaire ne peut pas récupérer son bien, en l’état d’origine, quand il le souhaite. Imaginons le pire : en bout de chaîne, le dernier exploitant, en 2045, fait opportunément faillite juste au moment d’affronter le souci du démantèlement d’une installation devenue vétuste et trop peu rentable pour justifier sa rénovation… La procédure est alors très complexe. Nous avons essayé de nous plonger dedans, mais il y a tellement de cas de figures… Disons que ça demande d’aller en justice, pour la commune, pour prouver qu’elle n’a commis aucune négligence ni laisser sciemment le terrain se dégrader (voir la jurisprudence ici). Ca peut aller jusqu’à la cour de Cassation… Beaucoup de frais et de soucis pour le maire pour gérer ce beau projet des années 2020, désormais juridiquement considéré comme « une friche industrielle » (oui, c’est moins glamour que « parc éolien », n’est-ce pas ?).

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